25 mars 2012

Atelier numérique du 2 Mars ( Poème composé à partir d'un page du Mystérieux Docteur Cornélius - début)

Contrainte : La méthode Cendrars

50 ans après sa publication, un chercheur s'est aperçu que le recueil "Kodak" de Blaise Cendrars était entièrement composé de phrases tirées du "Mystérieux docteur Cornélius" de Gustave Le Rouge. A partir d'une page de ce livre, composez vous aussi un bref poème.

Texte original : 


Les bandits du quartier chinois

Bien que le Grizzly-Club eût installé ses locaux au trente-deuxième et dernier étage d’un gratte-ciel tout récemment édifié, ceux qui en faisaient partie avaient la jouissance d’un magnifique parc que l’on eût pu, à certains égards, comparer aux jardins suspendus de Babylone, construits par la reine Sémiramis. Ce parc avait été, en effet, installé sur le toit même, disposé en terrasse et recouvert d’une épaisse couche de bitume.
Pendant des semaines les ascenseurs avaient hissé des caisses pleines de terre végétale. Enfin, à force d’argent et de patience, d’ombreux bosquets s’épanouissaient maintenant au-dessus des pelouses d’un vert tendre que séparaient des allées sablées. Une source vive fuyait en serpentant à travers les gazons d’où s’élevaient des massifs de rhododendrons, de camélias et d’orangers.
Dans ce jardin, magiquement éclos au faîte du monstrueux édifice de brique et d’acier, il régnait, même aux plus brûlantes journées de la canicule, une exquise fraîcheur. Nonchalamment étendus dans leurs rocking-chairs, ou vautrés dans des fauteuils de rotin colorié, les membres du club pouvaient, dans l’encadrement verdoyant des feuillages, admirer le vaste panorama de la baie de New York, les gigantesques édifices de la ville, l’Hudson couvert de navires et la grandiose statue de la Liberté dont le flambeau s’allume au crépuscule.
Mais c’était surtout le soir, quand les massifs s’éclairaient de milliers de petites lampes électriques bleues et vertes, que le parc du Grizzly-Club présentait un aspect féerique ; accoudés aux balustrades en marbre, les clubmen pouvaient alors admirer
les titaniques amoncellements d’édifices dont les silhouettes se détachaient sur un fond de lumière crue, tandis qu’au loin les vagues de l’immense Atlantique étincelaient doucement aux rayons de la lune, et que l’innombrable flotte ancrée près du rivage balançait, au gré de la brise nocturne, la forêt des mâtures illuminée de fanaux multicolores.
Aux attraits de ce panorama unique au monde s’ajoutaient d’autres tentations moins poétiques. Des barmen, vêtus de blanc et graves comme des diplomates, faisaient circuler, sur des plateaux d’argent au chiffre du club, toute la redoutable pharmacie des boissons américaines, les mint-julep parfumés comme un bouquet de fleurs sauvages, le traîtreux milk-mother (lait maternel), le prairy-oister (huître de prairie), providence des ivrognes, et l’infaillible et définitif nigh-cap (bonnet de nuit).
Tel était l’endroit que fréquentait de temps en temps le milliardaire Fred Jorgell, directeur de la Compagnie des paquebots Éclair.
Ce soir-là, il s’y était rendu en compagnie de son secrétaire  particulier, un Français célèbre dans son pays comme poète, et qui, après de nombreuses aventures, avait fini par attacher définitivement sa fortune à celle du milliardaire.
Fred Jorgell avait dans Agénor Marmousier la plus entière confiance et il le traitait beaucoup plus en ami qu’en employé.
Tous deux s’étaient installés sous un magnolia, en face d’un petit guéridon de marbre et, tout en savourant une coupe d’extra-dry, faisaient une partie de damier. Ce jeu méditatif était le seul auquel le milliardaire se fût jamais livré ; il trouvait dans ses combinaisons simplistes un dérivatif aux fatigants calculs que nécessitaient ses spéculations.

Le mystérieux docteur Cornélius (Gustave Le Rouge)


 Textes des élèves : 


Jouissance d’un magnifique parc
Jardins suspendus de Babylone
Une source vive fuyait en serpentant à travers les gazons,
D’où s’élevaient des massifs de rhododendrons, de camélias et d’orangers.
Dans ce jardin, régnait aux plus brûlantes journées de la canicule,
Fraîcheur féerique,
Les silhouettes se détachaient sur un fond de lumière crue,
Ce panorama unique au monde,
Tentations poétiques.

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Une source vive
Fuyait en serpentant
La brise nocturne ;
La fôret des matures.
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Jouissance d’un magnifique jardin de Babylone,
De nombreux bosquets s’épanouissaient.
Ma vie qui était lente et morne,
Maintenant elle me fait rêver.

Dans ce jardin  magiquement éclos,
Verdoyant de feuillage
La liberté dans le flambeau
Comme au début des âges

Panorama unique au monde
Servis sur un plateau d’argent
Mon humeur n’est plus furibonde
Et mon cœur est  enfin vivant

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Quand les massifs s’éclairaient
De milliers de petites lampes électriques,
Et d’autres tentations moins poétiques,
Tous faisaient une partie de damier.

Aux plus brûlantes journées de la canicule,
Dans l’encadrement d’ombreux bosquets,
Le flambeau s’allume au crépuscule,
Les vagues de l’immense Atlantique étincelaient

Tel était l’endroit que fréquentait le milliardaire,
Accoudé aux balustrades sur un fond de lumière.

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Au trente-deuxième et dernier étage d’un petit guéridon de marbre méditatif, le flambeau s’allumait au crépuscule.

Les jardins suspendus de Babylone, s’épanouissaient sous une couche de bitume, par une exquise fraîcheur au gré de la brise nocturne.

Des combinaisons simplistes s’ajoutaient à l’aspect féerique des milliers de petites lampes électriques bleues et vertes.

La forêt des graves présentait d’ombreux bosquets des allées sablées comme un bouquet de fleurs traîtreux.

Des diplomates fréquentaient la Compagnie des paquebots pour rendre de nombreuses aventures.

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