9 février 2012

Textes sous la contrainte du 9 Février

Contraintes : Brèves de BU.

7 octobre 2011 – 16h40 – BU
Perdu de vue
Un moustachu a la vue basse colle son nez sur un ouvrage de la Bibliothèque, son visage rayonne.

16h41
L’amour n’a pas d’odeur
Un couple se bécote assis face à un mur gris de la BU. Le jeune homme à le nez cassé et éprouve toutes les difficultés sur monde afin d’éviter le nez de sa copine, qui tente désespérément de l’embrasser.

16h43
R.I.P Steve Jobs
Un élève chinois plutôt corpulent s’agite devant moi. Il cherche quelque chose dans le gouffre abyssal de son sac. Soudain il se redresse, scrute son entourage plongé dans divers ouvrages, puis se lève et abandonne son Mac à 1299,99€ sans surveillance.

16h47
Le progrès technique  
A 20 mètres de moi, un ordinateur préhistorique répète pour la 5ème fois la même vidéo. Dans ce chef d’œuvre cinématographique universitaire, on peut y voir un étudiant d’environ 45ans se tenant devant une machine ancestrale et tapoter un clavier.

16h50
2 mètres
Dylan et son double mètre font irruption dans la salle des lettres et langues de la BU. D’un pas décidé et volontaire, il avance, lorsque soudain, comme foudroyé par le savoir ambiant, il s’arrête net, fait demi-tour puis s’en va, en prenant soin de ne pas heurter le plafond au passage de la porte.

16h54
Garde à vue
Dans le hall d’entrée de la BU, un jeune magrébin visiblement agité fait les cent pas. Il est au téléphone et répète à plusieurs reprises le mot « donc » qu’il apprécie manifestement.  Soudain la conversation prend tout son sens, il mentionne un dépôt de plainte et jure être un « homme de confiance » avant de quitter les lieux : Like a Boss.

16h58
Le poids du savoir universel
Après avoir avalé quelques M&M’s,  habillement esquivé le tourniquet possédé de l’entrée de la BU, je m’installe face à une pile d’ouvrages complexes. « La 7ème édition de Microéconomie » n’a que de « Micro » le titre écrit en Lettres d’or.

17h10
Gare au Gorille ! 
Lucas et moi descendons dans une pièce calme de la BU. Cette pièce est trop calme, toute tapissée de moquette, le silence est pesant. Il n’est interrompu que par le clapotis de quelques ordinateurs. Sur notre droite, un homme joue du Tam Tam avec sa poitrine puis de met à tousser, brisant ce silence de cathédrale.

17h20
Human Target
Au loin, tapis entre les étagères, un étudiant scrute son entourage. Il est comparable au guépard, calme et précis dans ses gestes, il n’attend que mon passage pour intervenir, et m’assassiner de sa plume aiguisée. Il semble en manque d’inspiration et je suis sans doute une proie facile… Je préfère ne pas bouger, peut-être qu’il trouvera une autre cible.

17h25
Rupture
Le couple autrefois si intimement lié est désormais séparé par une chaise. 30 minutes se sont écoulées et leur relation a volé en éclat, tout comme son nez.
Pierre C.

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